Exposition

DESISLAVA STOILOVA

ALENTOURS


12 décembre 2020 – 23 janvier 2021

Nous marchons tous les jours entourés par l’espace qui nous contient.
Formes dans les formes, nous traversons plusieurs degrés, de l’intime de notre « maison » à son dehors. Éléments naturels et humains se mêlent dans ce chemin du quotidien : un mur ébréché, une fenêtre éclairée, l’eau et le puit qui la contient.

Comment ces éléments s’insinuent-ils dans notre mémoire ? Quelles géométries délimitent les bords de notre existence ?

L’œuvre de l’artiste Desislava Stoilova formule une réponse encore possible.
Sculptures et tableaux, en pâte de verre, occupent l’espace-galerie marie-robin comme des indices des alentours qu’ont inspiré leur création.

Car, l’artiste “habite”, photographie, absorbe le monde environnant.
Un territoire rural où la nature touche les architectures et les outils inventés pour la cultiver. Le jaune du soleil et des herbes qu’il nourrit, le bleu foncé d’un ciel orageux, la pluie annoncée qui coule ra- pidement sur les toits.

En se promenant dans ces Alentours, les matériaux et leurs textures, leur capacité à se plier selon une utilité déjà établie, leur inévitable érosion sous le temps qui s’écoule et l’action des agents atmosphé- riques, constituent une source inépuisable d’inspiration pour Desislava Stoilova.

Du béton au métal, d’un rayon à la terre, elle traduit les fragments du réel en dessins.
Ces figures épurées traverseront les étapes d’un processus technique complexe avant de retrouver un nouveau corps et des nouvelles couleurs sur un support à la fois dur et fragile : la pâte de verre.

Le verre est un domaine de recherche infini. L’artiste travaille la matière au-delà de ses possibilités physiques et perceptives du moulage à la dernière cuisson, vers des résultats attendus ou méconnus. On peut retrouver dans la série Constructions, par exemple, le reflet des expériences plus récentes de ce flux créatif – pas encore achevé – à travers l’exploration du motif circulaire, la superposition de strates et pigments à compresser et à étirer, la répétition de trames nouées.

Si notre environnement est défini par les géométries que nous lui conférons pour l’habiter et pour s’abriter, l’œuvre de Desislava Stoilova nous révèle ces mêmes géométries, ces lignes, ces matières en tant que signes révélateurs du territoire qui les a engendrés comme tout simplement la pente d’un toit.

Elle illumine les détails d’un paysage parfois encore inaperçus, elle les transforme en surfaces opa- ques et minérales, en structures modulaires à composer et recomposer en suivant les images des Alen- tours “abritant” notre mémoire.

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